Il est issu d’une longue sélection naturelle effectuée durant plus de 1000 ans en Scandinavie. Il est parfois confondu avec le Maine Coon, avec lequel il partage une certaine ressemblance physique et possiblement un ancêtre. Toutefois, il s’agit bien d’une race à part et ayant connu une évolution distincte, même si l’un et l’autre évoluaient dans des climats similaires.
Certains spécialistes pensent que des chats à poil long furent amenés de Turquie par des mercenaires scandinaves, tandis que d’autres soutiennent qu’il partage des origines communes avec le Chat Sibérien de Russie. Une autre théorie affirme que les Vikings rapportèrent des chats à poil court comme butin lors de leurs explorations en Europe du Nord, et que ces chats évoluèrent ensuite au fil des années pour s’adapter aux difficiles conditions climatiques, leur pelage court laissant progressivement la place à une fourrure dense et longue.
Ils sont mis à l’honneur dans la mythologie scandinave, puisque six d’entre eux tirent le char de la déesse Freya, symbole de l’amour et de la luxure, mais aussi de la guerre et de la mort. Déjà domestiqués à l’époque des Vikings, entre le 8ème et le 11ème siècle, ils protégeaient leurs bateaux et leurs greniers des rongeurs. Ils remplirent cette fonction de chasseurs pendant des siècles, aidant ensuite les fermiers norvégiens à lutter contre les souris et les rats.
Leur population déclina au cours du 19ème siècle, à tel point qu’au début du 20ème la race était au bord de la disparition, en grande partie à cause des multiples croisements, naturels ou encouragés par des humains, avec des chats domestiques à poil court.
Dans les années 30, des amateurs de félin norvégiens prirent conscience de la situation et s’organisèrent pour la sauver, rédigeant un premier standard et présentant le Chat des Forêts Norvégien lors d’une exposition féline tenue à Oslo en 1938. La Seconde Guerre Mondiale démarra dès l’année suivante, mettant fin aux efforts de protection de la race, qui risqua de nouveau la disparition.
Il fallut attendre les années 70 pour que la Norvège mette en place un programme d’élevage afin de la protéger. Elle reçut un soutien de choix en la personne du roi Olaf V (1903-1991), qui l’éleva au rang de chat officiel du pays. C’est à la même époque que Carl-Fredrik Nordane, un éleveur norvégien, décida d’entreprendre les démarches pour la faire reconnaître par une association internationale. Ce fut chose faite en 1977, lorsque la Fédération Internationale Féline (FIFé) accepta le Norvégien comme une race à part entière.
Si jusqu’à cette époque il était resté confiné en Scandinavie, il connut alors une diffusion internationale rapide. Les premiers représentants de la race arrivèrent aux Etats-Unis et en Allemagne en 1979, en Grande-Bretagne en 1980 et en France en 1982. Il fut dès lors rapidement reconnu par d’autres associations félines d’envergure, comme The International Cat Association (TICA) en 1984 ou la Cat Fanciers’ Association (CFA) américaine en 1987.
Aujourd’hui, le « Wedgie » est reconnu par toutes les grandes instances félines, et jouit d’une certaine popularité dans le monde entier. Il figure dans le premier tiers de la liste des chats les plus populaires aux Etats-Unis (selon les statistiques d’enregistrements annuels auprès de la CFA), ainsi qu’aux portes du Top 10 des races de chat les plus courantes en Grande-Bretagne.
En France, le succès du Norvégien ne se dément pas. Avec plus de 1500 chats enregistrés auprès du Livre Officiel des Origines Félines (LOOF) chaque année, chiffre relativement stable depuis 2009, il fait partie des dix races de chat préférées des Français, et représente autour de 4% des naissances dans le pays.